Il est des jours où l'on ressent le simple fait de voir comme un véritable bonheur; on est léger, léger; les flics arrêtent les voitures pour vous laisser passer. On se sent si riche qu'il vous vient l'envie de partager avec les autres une trop grande jubilation. (...). Le souvenir de ces moments est ce que je possède de plus précieux. Peut-être à cause de leur rareté. Un centième de seconde par-ci, un centième de seconde par-là mis bout à bout, cela ne fait jamais qu'une, deux, trois secondes chipées à l'éternité.
Ci sono dei giorni in cui il semplice fatto di vedere è sentito come una vera gioia; ci si sente leggeri, leggeri; i vigili fermano le vetture per farvi passare. Ci si sente così ricchi da aver voglia di condividere con gli altri una gioia troppo grande (...) Il ricordo di quei momenti è ciò che possiedo di più prezioso. Forse a causa della loro rarità. Un centesimo di secondo di qui, un centesimo di secondo di lì, messi uno dopo l'altro non fanno che uno, due, tre secondi rubati all'eternità.
Robert Doisneau